La soif de la mer
Benjamin Swaim
La soif de la mer.
Paysage marin.
L’enfant allongé sur le parquet, dessine ou lit. La pensée de l’enfant se concentre sur la page blanche, qui est une réserve dans le tableau, une partie non-peinte. Solitude de la figure. C’est dans cette solitude que le paysage apparaît.
La mer, le ciel, les nuages :
la mer, puissante masse d’eau, profonde, mouvante. Grande vague déferlant vers nous qui nous englobe et menace de nous noyer. Désir et terreur.
Le ciel et les nuages c’est à dire la lumière, le mouvement, le changement des couleurs et des formes. La beauté comme extérieure à nous, élément divin.
Dans “qu’est que les nuages?” de Pier Paolo Pasolini, Iago et Othello, les deux marionnettes, devenues hors d’usage, sont balancés dans une décharge en plein air. Soudain, sorties du théâtre des passions, du mensonge et de l’aveuglement à soi, elles voient les nuages, la course des nuages dans le ciel, la beauté, la pure beauté.
Un peu de couleur sur la toile pour répondre à cette beauté, pour étancher ma soif, pour nous sauver de la tristesse des pardessus gris.
Et un peu de jaune fluo sur mon gilet!